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Mésusage du fentanyl transmuqueux : données actualisées d’addictovigilance - 24/11/24

Doi : 10.1016/j.therap.2024.10.032 
Johan Thiery 1, , Audrey Fresse 2, Eglantine Legros 1, Amélie Daveluy 3, Elisabeth Frauger 4, Emilie Jouanjus 5, Nathalie Fouilhé Sam-Laï 6, Pierre Gillet 1, 2, 7, Valérie Gibaja 1
et le

Réseau français des centres d’addictovigilance

1 Centre d’addictovigilance, CHRU de Nancy, 54000 Nancy, France 
2 Centre régional de pharmacovigilance de Nancy, CHRU de Nancy, 54000 Nancy, France 
3 Centre d’addictovigilance, CHU de Bordeaux, 33000 Bordeaux, France 
4 Centre d’addictovigilance, hôpitaux universitaires Marseille, 13000 Marseille, France 
5 Centre d’addictovigilance, CHU de Toulouse, université de Toulouse III Paul-Sabatier, 31000 Toulouse, France 
6 Centre d’addictovigilance, CHU de Grenoble, 38000 Grenoble, France 
7 Université de Lorraine, 54000 Nancy, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

En France, la première forme transmuqueuse de fentanyl (FTM) a été commercialisée en 2002. Ce fentanyl d’action rapide a une unique indication, le traitement des accès douloureux paroxystiques chez les patients adultes atteints d’un cancer, recevant déjà un traitement de fond opioïde pour les douleurs chroniques d’origine cancéreuse. Depuis 2009, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produis de santé a mis en place une surveillance du FTM au vu des risques identifiés comme l’utilisation hors AMM, le risque d’abus et/ou de dépendance, l’usage détourné ou le surdosage [1]. Nous présentons les données actualisées d’addictovigilance.

Matériel et méthodes

Analyse des données entre 2019 et 2022 concernant les spécialités de FTM commercialisées en France : (i) les cas de troubles de l’usage déclarés aux réseaux français de pharmacosurveillance, (ii) les données des enquêtes spécifiques d’addictovigilance qui s’intéressent notamment aux modalités de prescription des antalgiques opioïdes (ASOS), aux substances consommées par les patients suivis dans les structures d’addictologie (OPPIDUM), aux médicaments cités dans les ordonnances suspectes (OSIAP) et aux décès en lien avec la prise de substances (DRAMES et DTA).

Résultats

Sur la période, 139 cas ont été analysés : 50,4 % sont graves et 51 % rapportent un abus et une dépendance. Dans 2/3 des cas on note une prescription hors cancer, principalement pour des douleurs rhumatologiques, et dans 31 % des cas le traitement de fond est absent ou insuffisant. Des antécédents psychiatriques et/ou d’abus (concernant surtout des médicaments) sont mentionnés respectivement dans 17 % et 23 % des cas. L’enquête ASOS rapporte un taux de prescription hors AMM important, néanmoins en diminution depuis 2021 (81 % en 2019 vs 56 % en 2022). Le FTM est peu cité dans OPPIDUM mais le sujet y est dépendant dans 85 % des cas. Les ordonnances suspectes comportant du FTM sont peu fréquentes (1 à 5 par an) mais les ordonnances volées sont en augmentation. DRAMES et DTA rapportent plusieurs décès où le fentanyl est identifié dans les analyses toxicologiques dont 5, sur la période d’étude, où la forme transmuqueuse est précisée.

Conclusion

La problématique d’une prescription hors AMM (hors cancer et/ou sans traitement de fond opioïde) persiste de manière importante parmi les cas relevant de l’addictovigilance et peut être à l’origine d’abus et/ou de dépendance et/ou de surdosage [2]. Il s’avère nécessaire de poursuivre l’information sur les risques du FTM et de rappeler l’intérêt de son bon usage aux professionnels de santé.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Fentanyl transmuqueux, Hors AMM, Dépendance, Mésusage, Addictovigilance


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Vol 79 - N° 6

P. 753-754 - novembre 2024 Retour au numéro
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  • La buprénorphine comme stratégie de sevrage des antalgiques opioïdes après échec d’un sevrage progressif chez les patients souffrant de douleur chronique non cancéreuse (étude SEVROP)
  • Célian Bertin, Christine Fournier-Choma, Nicolas Kerckhove, Nicolas Authier, Noémie Delage
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  • Quelle diffusion de naloxone parmi les consommateurs d’opioïdes de 2019 à 2023 ?
  • Elisabeth Frauger, Elisabeth Jouve, Salim Mezaache, Clémence Lacroix, Joëlle Micallef, Réseau français d’addictovigilance

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